Stage permaculture en Drôme-Ardèche : se préparer à l'autonomie pour faire face aux futurs crises
- Aurélien Collombet
- 18 mai
- 6 min de lecture
On l’oublie trop souvent, mais l’énergie est au cœur de toute notre économie. Rien ne fonctionne sans elle. Et pourtant, depuis plusieurs années, nos choix politiques en matière énergétique vont, sous couvert d'écologie, à contre-courant du bon sens.
On a démantelé ce qui fonctionnait, abandonné nos centrales, affaibli nos barrages, accru notre dépendance à l'énergie intermittente... Ce ne sont pas des erreurs techniques. Ce sont des choix politiques.
Et ces choix ont des conséquences graves lorsque le réel tape à la porte.
Voici un témoignage et des solutions concrètes pour faire face aux coupures d'électricité
Le 11 mai 2025, une coupure d’électricité massive a paralysé l’Espagne et le Portugal. Plus de réseau, plus de paiements, plus de transports. Ce n’était pas un film des années 1960, mais la réalité d’un système fragile. Si cela se produisait demain en Drôme ou en Ardèche, seriez-vous prêt ?
Une panne géante qui a choqué toute l’Europe
Le témoignage de Juan Branco, présent sur place, est glaçant : les supermarchés ont été vidés en moins de trois heures, les paiements étaient impossibles, et seuls ceux qui avaient du liquide pouvaient encore acheter quelque chose. La 4G, les distributeurs, les paiements par carte : tout était hors service. Une grande partie de la population s’est retrouvée sans solution.
Ce que cela révèle sur notre société moderne
Tout dans notre mode de vie repose sur l’électricité : eau, chauffage, cuisson, communication, paiements, santé. Un seul point de rupture, et c’est toute notre organisation qui s’effondre. Cette vulnérabilité est renforcée par des décisions politiques, comme l’abandon des barrages ou la dépendance aux énergies intermittentes. Nous avons délibérément fragilisé notre système énergétique.
Ce que révèlent les témoignages de Juan Branco et Nicolas Meilhan sur la panne de mai 2025
Dans une vidéo publiée peu après la panne, Juan Branco explique avec précision ce qu’il a vécu au Portugal. Il décrit une situation où, en l’espace de quelques heures, toute la société s’est figée : plus de réseau, plus de paiements, plus d’information.
« Les seuls magasins encore ouverts utilisaient des groupes électrogènes. Mais comme on ne pouvait plus payer, seuls ceux qui avaient du cash pouvaient encore acheter de la nourriture. En moins de 3 heures, les rayons étaient vides. »
Puis il conclut :
« Ce n’est pas juste un problème technique. C’est un système construit sur du sable, qui peut s’effondrer à tout moment. »
Dans une autre vidéo publiée par Idriss Aberkane, l’ingénieur Nicolas Meilhan va plus loin : il explique que ce blackout n’est pas un accident, mais le résultat d’une série de choix politiques.
« On a arrêté des réacteurs, détruit des barrages, fragilisé notre mix énergétique, tout en augmentant les besoins. Résultat : un système ultra-dépendant de l’interconnexion européenne. S’il y a un déséquilibre dans un pays, tout peut sauter. »
Il dénonce notamment l’idée fausse que les énergies renouvelables peuvent compenser à elles seules cette instabilité :
« Sans stockage massif, vous ne pouvez pas piloter un réseau. Ce n’est pas une question d’idéologie, c’est de la physique. »
Quand un ancien PDG d’EDF confirme : la perte d’autonomie énergétique est un choix politique
Dans son livre L’Étrange Débâcle, Henri Proglio, ancien PDG d’EDF, ne mâche pas ses mots. Il affirme que la destruction progressive d’EDF a été structurée, voulue et obtenue. Autrement dit, ce ne sont pas des erreurs de pilotage ou d’imprévoyance, mais bien des choix politiques délibérés qui ont mené à la fragilisation de notre souveraineté énergétique.
Il dénonce notamment :
la mise en concurrence artificielle d’EDF avec des opérateurs privés imposée par Bruxelles,
l’abandon de projets structurants dans le nucléaire,
et la désorganisation volontaire de la filière, pourtant autrefois fleuron français.
Pour lui, la France, qui avait bâti l’un des systèmes les plus solides et indépendants d’Europe, a été délibérément rendue dépendante d’un marché européen instable, avec toutes les conséquences que cela implique : hausses des prix, blackout, perte de contrôle.
Ce témoignage, venant de l’un des plus hauts responsables du secteur, confirme ce que beaucoup pressentaient : si notre système s’effondre à la moindre panne, ce n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’une politique de démantèlement méthodique.
Tous ces témoignages pointent la même vulnérabilité : un système complexe, tendu, centralisé, sans filets de sécurité. Dans ce contexte, la résilience devient une question de survie.
La permaculture : bien plus qu’un potager, une vraie stratégie d’autonomie
La permaculture vient du mot "permanence". C’est une science de la durabilité qui existe dans tous les domaines : eau, énergie, habitat, santé, gouvernance. On la trouve dans tous les pays du monde. Ce n’est pas juste une façon de jardiner. C’est une méthode pour redevenir souverain, autonome, et résilient.
En cas de coupure, vos deux vrais ennemis sont la peur et le manque de connaissance
Lorsqu’un blackout arrive, ce qui crée le plus de chaos, ce n’est pas seulement l’absence de lumière ou d’internet. C’est la panique, l’impréparation, et l’ignorance des gestes simples.
On a tous des ressources sous la main, mais on ne les connaît pas. Par exemple : votre chauffe-eau contient souvent entre 100 et 200 litres d’eau potable, accessibles facilement si vous savez comment faire. Mais peu de gens y pensent. Et c’est là que le stress prend le dessus.
Autre point critique : les toilettes. Sans électricité, les chasses d’eau ne fonctionnent plus. Et très vite, les toilettes deviennent un foyer de bactéries et de maladies.

Là encore, des solutions existent : les toilettes sèches, ultra simples à mettre en place, peuvent éviter bien des ennuis.
Si vous voulez aller plus loin sur ce sujet, le livre Comment survivre en ville de Jade Allègre donne des bases solides pour anticiper une crise sans tomber dans la peur.
Se former à la résilience : un stage concret, local, humain
Chaque mois, nous organisons un stage de permaculture à Valence, entre Drôme et Ardèche. Pendant deux jours, vous apprenez à produire une partie de votre nourriture, à comprendre votre sol, à stocker l’eau, à être plus autonome énergétiquement. Le tout dans une ambiance bienveillante, pédagogique, et accessible à tous. Le stage est à prix libre : chacun donne ce qu’il peut.
Une idée de village autonome née lors d’un stage
Lors d’un stage en 2025, Janine a exprimé le rêve de créer un village en permaculture. Certains ont rigolé. Moi, je l’ai prise très au sérieux. J’ai été formé par Robin Francis, qui a contribué à créer une écorégion autonome à 90 % en Australie. Ce n’est pas de l’utopie. C’est du réel, ancré dans des pratiques solides.
Pourquoi ce blog et ces stages sont utiles, maintenant plus que jamais
Ce blog existe pour transmettre, gratuitement, ce que nous avons appris. Nos stages, à prix libre, permettent à chacun de devenir plus autonome, plus serein, plus utile aux autres. Ce n’est pas une question de collapsologie, mais de bon sens et de préparation concrète.
Infos pratiques : comment participer à un stage de permaculture en Drôme-Ardèche
Nos stages ont lieu à Chabeuil, dans la vallée du Rhône, à seulement 5 minutes de Valence. C’est un lieu accessible facilement en train ou en voiture, entre Ardèche et Drôme.
Il y a une session chaque mois, en petit groupe, pour garder une vraie qualité d’échange et de pratique.
Le stage dure 2 jours complets, généralement le week-end, pour vous permettre de vivre une vraie immersion, tout en restant accessible pour celles et ceux qui travaillent.
Le stage est proposé à prix libre, pour que l’argent ne soit jamais un frein. Vous donnez ce que vous pouvez, selon vos moyens. Ce choix nous permet d’accueillir tout le monde, dans un esprit de partage et de cohérence.
Notre but : vous donner les clés pour agir chez vous, dès maintenant.
👉 Pour découvrir le programme détaillé, les prochaines dates ou vous inscrire, il vous suffit de cliquer là :
Conclusion : agir au lieu d’attendre
Ce monde ne va pas s’effondrer d’un coup. Il se délite peu à peu. Mais ceux qui sont préparés, formés, reliés aux bonnes pratiques et aux bonnes personnes, traverseront les crises en acteur, pas en victime.
C’est exactement ce que nous faisons ici.
Vous êtes les bienvenus.
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